les poings qui s'échauffent encore et encore contre le sac de frappe. tu ne perds pas une seconde. ça vole, ça pleut, ça détend surtout. toute la pression de la semaine, tout ce que tu as appris et oublier juste après, tu le laisses partir encore et encore. t'en peux plus joao, de cette pression marginale qu'on t'impose pour un empire dont tu ne veux même pas. mais le choix, tu ne l'as pas, tu ne l'as plus, alors t'es juste obligé d'avancer et de continuer ta route. t'en veux pas de cette route. elle est remplie d'obstacles et d’embûches, elle n'est même pas belle mais il n'y en a pas d'autres. tous ces moments au club de boxe te permettent de rester droit, de rester fier et de ne pas t'écraser comme un oiseau percuté en plein vole. tu n'as pas envie de perdre tes ailes, t'es encore bien trop jeune. enfant adopté, sorti des favelas du brésil pour atterrir dans une belle famille. putain ouais, tu l'aimes ta famille, mais t'as du mal avec tout ce qu'on veut pour toi. t'es projeté au devant de la scène, juste parce que tu as ce cran que leos n'a pas forcément.. mais lui, il a la tête, lui sait ce qu'il faut faire et ne pas faire. t'es bien plus imprévisible et bien moins intelligent que lui. un souffle, un type qui te dit au-revoir. un signe de la main. t'es le dernier restant, le dernier survivant. t'as les clés évidemment. un passe-droit que permet l'argent des nuñez c'est vrai, mais tu ne te prives pas de l'utiliser. tu te laisses tomber contre un banc. bouteille d'eau et serviette sur les épaules. une question qui tourne dans ton esprit. est-ce qu'elle va venir, l'ange tombé du ciel ? petite chose qui semble si fragile et pourtant si forte à la fois. tu ne sais pas te positionner sur mila. tu ne sais pas quoi penser. elle t'intrigue et te percute dans la même foulée. des choses qui se bousculent. elle vient des fois. elle ne prévient jamais. parfois tu l'attends, parfois, non. tu hésites souvent. cette fois, tu décides de prendre ton temps, juste pour ne pas la louper, au cas où.. douche prise, vêtements enfilé, une couche de plus sur els épaules et te voilà en train de fermer le club en espérant croisant sa route.

les lumières éteintes et te voilà déjà en train de fermer la boutique, ou presque. le club c'est un lieu de rencontre. un lieu où beaucoup de monde vient passer un moment loin de sa vie et des habitudes parfois mal aimées. tu fermes, la journée est clôturée et t'es plutôt content de ce que tu as donné aujourd'hui. tu as pu évacuer une journée de frustration ce qui n'est vraiment pas mal du tout. tu t'étires, un peu. tu vas pour te retourner quand tu sens deux petites mains se glisser sur ton visage. tu sens son odeur, ce parfum que tu reconnais rapidement. un mélange entre le parfum de mila et les odeurs des produits d'entretien. tu souris, instinctivement parce qu'elle est là, elle est venue ce soir. petit oiseau de nuit. haut les mains, ceci est une prise d'otage qu'elle te lance. tu ris un peu, tes mains qui se lèvent, vers le ciel avant que tu n'attrapes ses poignets pour retourner la situation. tu te dégages d'elle. un pas pas plus et tu viens la faire tourner sur elle-même. qu'elle danse, mila, qu'elle virevolte mila et te montre à quel point tout va bien. c'est moi qui vais te capturer petit oiseau tu lui souffles avant d'arrêter de la faire tourner. tes mains sur ses épaules pour la maintenir. tu la regardes, dans les yeux, un sourire aux lèvres. tu lâches finalement son corps, ses mains, ses épaule et tu hausses tes épaules. que me vaut le plaisir de ta présence ce soir. tu sors du travail non ? tu lui demandes, même si c'est ce que tu penses. tu as senti les odeurs des produits d'entretien. elle est donc venue directement te rejoindre, c'est ça ? t'as mangé ?