☽ ~ sous les tropiques, ou presque
Les Alvarez, la tripotée de mômes du quartier dans lequel ils vivaient... C'est comme ça qu'était connue la famille. Rien de glorieux. Le père de Gabriela, il n'a peut-être même pas aimé sa mère. Un homme de plus qui n'a pas le sens des responsabilités. À peine quelques mois de grossesse étaient écoulés que déjà, il était parti. Alors, elle n'a pas eu de figure maternelle. Elle s'est construite toute seule, parfois avec l'aide de ses frères et sœurs. (+) Elle n'en a pas moins eu sa période rebelle, cette époque où elle se cherchait et faisait un peu n'importe quoi. Quelques fois, ça a failli mal tourner... Et puis elle a réalisé qu'elle ne voulait pas devenir comme sa mère. Jamais de la vie. Et à compter de ce moment, elle a été plus déterminée que jamais à réussir. (+) Gabriela, elle aime sa fratrie malgré tout. Elle doit bien admettre qu'y en a dont elle est plus ou moins proche. Tout n'est pas toujours tout rose... Mais elle a tendance à tracer sa route toute seule. Parfois, elle les néglige parce qu'elle ne pense qu'à son travail depuis des années. (+) Elle a sûrement loupé bien des moments, bien des opportunités... Pourtant, elle est fière du chemin qu'elle a fait. Elle qu'on destinait, au mieux, à un métier de comptable. Non, elle ne voulait pas de ça. Elle, c'était la justice qui l'attirait. Parce qu'au fond, elle savait depuis le début, que son père c'était un pourri... Un combat personnel ? Peut-être. (+) Comme tous les avocats, elle a commencé par les cas dont personne ne voulait. De ceux qu'on ne pouvait pas défendre parfois. Mais Gabriela, elle était déterminée à le faire, à prouver qu'elle était douée pour ça... Faite pour ça. Faire ses preuves, elle n'a toujours eu que ça en tête. (+) Y a eu ce cas désespéré, un de plus. Un homme que personne ne voulait défendre. Une histoire de passage à tabac, quand bien même c'était un peu mérité... C'est comme ça que Finn est entré dans sa vie. Fallait mettre de côté cette attirance évidente pour lui. Garder cela enfermé dans sa poitrine, fermement maintenue par un tailleur sévère. Ça a duré quatre ans. Elle l'a défendu comme elle n'a jamais défendu personne, même s'il avait ses torts. Elle s'est attachée à lui... Elle l'a vu baisser les bras, parfois, mais elle y croyait elle. Elle essayait de se persuader qu'elle ne faisait que son boulot... Alors que là encore, c'était personnel. (+) Il était finalement prêt à sortir. Enfin, après plusieurs années. Cette affaire comme d'autres, lui ont appris à faire ses armes. Parfois, sur celle de Finn, elle était rappelée à l'ordre. On a failli lui retirer le dossier plusieurs fois, mais elle a fait des pieds et des mains pour le garder. La sortie de Finn, c'était l'occasion d'enfin lui ouvrir son cœur. Lui faire comprendre qu'à ses yeux, il n'était pas que ce type passé par la prison ou le centre pour jeunes. Il l'a rejetée... Elle lui en veut. Elle lui en veut tellement qu'elle est à fleur de peau à chaque fois qu'ils doivent se voir, parce qu'elle le suit. Souvent, elle part au quart de tour, le secoue pour pas grand chose. Elle n'arrive plus à se contrôler, Gabriela. (+) Puis, elle a retrouvé son père... Parce qu'être aussi proche des dossiers, connaître l'histoire des autres sans connaître la sienne, c'était difficile. Elle a fouillé... Et elle n'est pas étonnée. Il a mal tourné, il n'a pas qu'elle, en gamins. Elle n'est même pas sûre de vouloir le connaître autrement qu'à travers un dossier, en vérité. L'histoire avec Finn lui a suffi. Elle ne veut plus s'impliquer émotionnellement, nulle part.