t'aimes pas ce quartier, t'aimes pas traîner ici parce que t'as ces regards qui se retournent. certains qui te reconnaissent, d'autres qui se demandent qui tu es. un froncement de sourcils. bref, t'aimes pas être ici. ancien quartier, tu l'as quitté quand t'avais dix-sept ans et pourtant, t'as jamais changé, et pourtant, rien n'a changé. toujours l'impression d'avoir ruiner ta famille, d'avoir fait tomber l'héritage et la réputation en même temps. mais toi, tout c'que tu voulais, c'était aimer une femme, une femme qu'on ne te désignait pas. mais elle n'est plus et toi t'es là, à traîner pour des papiers. forcément, tu ne verras aucun divry, t'as pas le droit d'approcher de trop près, t'es comme le mal incarné. alors tu t'approches pas trop, tu récupères des papiers et tu t'en vas. t'es chamboulé alejo, t'es pas bien. c'est sûrement pour ça que tu te dépêches de sortir de ces rues, de ces pavés. tu veux retrouver les touristes ingrats et les rues un peu sales. tu veux retrouver les gamins qui crient, rient et sortir de là. t'es pressé, tellement pressé que tu bouscules quelqu'un à moitié. tu devrais t'excuser, tu devrais t'excuser et l'aider à se rééquilibrer. mais t'y arrives pas. mais t'es pas en état. t'es pas normal. quand t'es comme ça, c'est le plus mauvais qui ressort, tout ce qui est détestable et c'est sûrement pour ça que tu réagis de cette manière. putain, tu peux pas regarder où tu vas sérieux ?! tu te permets aussi de parler de la sorte parce que ton gamin est pas avec toi. parce que c'est une femme, peut-être aussi. et sûrement parce que t'es pas non plus le type le plus gentil sur terre, pas depuis que tu as perdu ta femme. le respect c'est quelque chose que tu as perdu. l'impression d'avoir la terre entière contre toi.