Il n’est pas au pays depuis longtemps, Embry. Il ne connait pas bien la ville, non plus. Sa belle Kiara lui a bien fait visiter quelques endroits, mais ils ont surtout passé la plupart de leur temps tous les deux, chez l’espagnole. Le militaire ne peut pas marcher très longtemps. Il sait que sa convalescence sera longue. Il a besoin de repos et la jeune femme n’a pas voulu se séparer de lui. Il a dû insister auprès d’elle pour qu’elle accepte de le faire, de sortir et rejoindre leur bonne amie Silene. Il lui a dit qu’il avait besoin de se reposer, mais il avait surtout envie qu’elle sorte, qu’elle s’amuse. Embry, il ne veut pas la brimer, l’empêcher de faire ce qu’elle aime ou ce qu'elle a envie de faire. Ils ont du temps à rattraper, certes. Mais, la vie de Kiara ne doit pas s’arrêter parce qu’il est de retour. Elle doit suffisamment mettre sa vie en suspens, lorsqu’il quitte pour une mission. Pour toutes ces raisons, il l’a convaincue de rejoindre Sisi, pour l’une de leurs soirées entre femmes. Et s'il aimerait bien être un petit oiseau, parfois, pour y assister, il s’est plutôt endormi le temps d’une sieste, sur le canapé. Peu de temps après qu’elle ait quitté l’appartement qu’ils partagent. Embry n’a pas pu se recoucher par la suite. Il a préféré envoyer un texto à son amoureuse, pour lui offrir de les ramener elle et Sisi. L’idée qu’elles marchent seules le soir dans les rues de la ville, ne lui plait pas. Alors, il a regardé un peu la télé, puis il a quitté l’appartement en direction du quartier que sa fiancée lui a indiqué. Il est tôt. Il sait qu’elles ne sortiront pas tout de suite, mais il a préféré se rendre dans un café afin de les attendre. Ainsi, il sera déjà tout près lorsqu’elles auront besoin qu’on les raccompagne. Le militaire entre donc dans l’établissement en observant de jeunes adultes sortir des bars, vacillants, fortement alcoolisés. Il sourit, amusé. Puis, il commande un café tassé et une pâtisserie, avant de prendre place sur une petite table, au fond de l’établissement.

il est tard, trop tard pour être dehors, trop tard pour être dehors à une telle heure. c'est certain. surtout quand on est un papa célibataire. mais tu n'as pas matteo ce soir. non. il est tranquillement avec sa tante, luna. il prend du bon temps. tu l'as déposé plutôt dans la soirée avec son tambour qu'il ne quitte plus depuis quelques temps. un bon investissement pour le détendre lui, un peu moins pour toi et tes tympans qui refusent d'accepter le bruit. mais au moins, quand il est là, il y a de la vie, à la maison. au moins, quand il joue de son tambour, tu ne te sens pas affreusement seul. parce que c'est le cas, là, maintenant. tu tournes en rond alejo, et tu ne sais pas quand est-ce que tu t'arrêteras, quand est-ce que ça s'arrêtera. tu ne sais plus vraiment quoi faire quand alejo n'est pas là. tu entends la musique à côté qui bat son plein. tu pourrais aller crier, à côté. tu pourrais en effet aller montrer ton mécontentement et une fois de plus défier dalia, mais t'as pas la tête. t'as surtout aucune raison. toi, ça te dérange pas, puisque tu dors pas. matteo n'est pas là.. alors ça sera sûrement le problème des voisins, pas le tien. tu décides cependant de quitter ton appartement. tu t'en vas, tu sors et tu te retrouves en direction d'un café. c'est triste mais t'as besoin de ça, c'est bizarre, mais t'as envie de ça. d'avoir un peu de bruit, autour de toi, de te sentir vivant sans pour autant l'être. parce que tu sais pertinemment que tu ne l'es plus vraiment depuis trois ans. tu fais juste semblant, pour les apparences, rien de plus. tu entres, doucement, pour finalement tomber sur un regard familier. tu mets quelques secondes pour le reconnaître en t'approchant de sa table. embry.. c'est ça ? comment tu vas ? tu demandes, quand même surpris de le voir aussi tard. aux dernières nouvelles, il devait rejoindre sa fiancée, quelque chose du genre quand tu l'avais pris en stop.