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 live now (jeno)

Cora Suárez
En buena hora
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live now (jeno) - live now (jeno) EmptyMar 29 Mai - 13:32
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Sa canne noire claque sur les pavés de Séville. Elle en est réduite à ça, utiliser une canne à vingt-quatre ans. Quand elle y pense, elle doit faire pitié à bien du monde ici. Mais elle ne peut pas le voir, c’est bien le seul point positif de toute cette histoire. Elle qui s’inquiétait tant du regard des autres auparavant, qui pouvait rougir en quelques secondes, aujourd’hui elle n’y accorde plus autant d’importance. Elle est aveugle, alors on doit forcément beaucoup la regarder, c’est comme ça. Les questions doivent fleurir dans les esprits. Pauvre enfant, elle est comme ça de naissance ? Pauvre petite, elle a eu un accident de voiture ? J’ai entendue une histoire une fois, sur un petit qui s’est mis des produits ménagers dans les yeux.. J’ai le cousin d’un ami d’une amie qui.. Et comment fait-elle pour savoir qu’elle est bien habillée ? Comment fait-elle pour savoir si elle est bien coiffée, ou pour se maquiller ? C’est simple : elle ne se maquille pas. Jamais. Il n’y a que pour sa remise de diplôme qu’elle s’est maquillée. Ou plutôt, que sa mère l’a maquillée. C’est ça, perdre la vue, se sentir dépendant, et c’est bien une sensation qu’elle a en horreur. Et pour le reste, tout est millimétré comme du papier à musique, Cora est d’une organisation sans faille. Connaissant les couleurs des années où elle voyait si bien qu’elle n’aurait même pas imaginé avec un jour besoin d’une paire de lunette, elle a posé des petites étiquettes indiquant en braille les couleurs sur chaque étagère de vêtements.

Sa canne noire claque sur les pavés de Séville. Elle tourne à l’angle de la rue et déjà cette fraiche odeur de nature l’envahit. Elle se sent si bien ici qu’elle se sent émue chaque fois qu’elle arrive à l’entrée de cette boutique pleine de fleurs, pleine de senteurs. Et puis au delà de ces odeurs, il y a cette couleur, qui s’éloigne, qui devient presque imperceptible. C’est lui, qui s’éloigne déjà dans le fond de la boutique après lui avoir tout de même échangé un bonjour de rigueur. Elle est vexée, Cora. Pour la énième fois, elle est blessée de le sentir la fuir avec autant de ferveur. Elle n’a rien fait pourtant, rien fait de mal et qui pourrait pousser le jeune homme à mettre autant de distance entre eux. Ou du moins rien dont elle puisse avoir conscience. Ce n’est pas la première fois qu’elle sent la fuite, le dégoût, mais les personnes chez qui elle provoque ces émotions ne lui paraissent jamais aussi vives que lui. Elles sont d’un terne à pleurer. Pas lui. Alors elle veut savoir, Cora, elle brûle de connaitre les raisons qui le poussent à s’éloigner. C’est avec toute sa détermination chevillée au corps qu’elle s’avance vers lui, à tâtons puisqu’elle a posé sa canne à l’entrée. Manquant à deux reprises de faire tomber des vases mais les rattrapant de justesse, elle finit par trouver une main tendue, avec étonnement. Le contact est rapide, furtif, il l’équilibre d’une main dans la sienne et la relâche brusquement aussitôt. « Je te fais peur ? » Elle sait qu’un air mi-triste mi-déçu se dessine sur son visage. Elle n’arrive pas à le réprimer. « Je m’appelle Cora. Je suis aveugle. Et ce n’est pas contagieux. » Un sourire, maintenant. C’est frontal comme approche. C’est elle.
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Jeno Ortiz
En buena hora
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Re: live now (jeno) - live now (jeno) EmptyMar 29 Mai - 14:28
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les pots de fleurs se succèdent sur les étagères, par terre, sur les présentoirs. tout autour de toi n’est que couleur et ça te met du baume au cœur, un peu. c’était le rêve de sara d’ouvrir une fleuristerie. toi tu n’en avais pas réellement. tu aurais suivi la jeune femme jusqu’au bout du monde. c’est comme ça que tu l’aimais, comme ça que tu l’aurais aimé jusqu’à la fin de ta vie. c’était la femme de ta vie, la femme avec qui tu voulais des enfants et avec qui tu voulais vieillir. mais la maladie l’avait terrassé. tu ne l’avais su que lorsqu’elle était morte. elle t’avait caché ce détail assez important de sa vie pour que tu ne t’inquiètes pas. et maintenant qu’elle était morte, tu n’avais plus que des regrets. parce que si tu avais su, toutes les fois où vous vous étiez engueulés, tu aurais lâché l’affaire plus rapidement, plus facilement. tu n’arrives pas à te faire à l’idée qu’elle ait gardé ça secret. est-ce qu’elle avait peur que tu la laisses si tu apprenais pour sa tumeur ? est-ce qu’elle pensait que ça ne serait plus pareil entre vous ? c’est vrai que ça aurait changé ton comportement à son égard, mais ton amour pour elle n’aurait absolument pas changé. mais elle avait sûrement peur. enfin c’est ce que tu essaies de te convaincre, parce que tu ne le sauras jamais. elle est morte maintenant et toutes les questions que tu te poses à l’heure actuelle, resteront pour toujours sans réponses. tu pousses un discret soupir en secouant la tête alors que tu finis de faire le bouquet d’une cliente. tu lui souris quand tu lui rends et l’escorte à la porte, toujours autant souriant. elle te remercie et s’en va tandis que tu rentres dans ta boutique pour remettre de l’ordre dans tes plantes quand tu entends le bruit caractéristique de la canne de cette jeune femme sur le sol. tu te crispes. non, elle ne doit pas venir, pas aujourd’hui, plus jamais. tu pries dieu pour qu’il te laisse tranquille aujourd’hui. sauf que personne n’entend tes prières. tu te retrouves face à elle et quand elle lève son visage vers toi, tu sens la douleur te donner un coup dans le ventre. la ressemblance avec sara est frappante, beaucoup trop. ça te laisse le souffle coupé quelques instants alors que tu la salues, puis que tu t’enfuis le plus loin possible de la jeune fille. tu te mets derrière ton comptoir et tu la regardes s’approcher de toi. qu’est-ce qu’elle te veut ? qu’est-ce qu’elle fait ? tu ne sais pas et instinctivement, quand tu la vois manquée de trébucher, tu te précipites pour l’aider. tu lui tends la main, l’aidant à retrouver son équilibre avant de lâcher sa main comme si elle t’avait brûlé. sa voix s’élève, brisant le silence entre vous et tu serres les dents alors que son visage reflète sûrement ses pensées par rapport à ton comportement. tu es cavalier à son égard, tout ça parce qu’elle ressemble à sara. mais la pauvre, n’a pas demandé à ressembler à ta défunte fiancée. elle reprend la parole et tu te crispes un peu plus. cora qu’elle s’appelle. c’est joli, c’est doux comme son visage. « pourquoi j’aurais peur de toi cora ? » tu lances un peu abruptement et sans détour. tu t’éloignes de quelques pas pour mettre de la distance entre vous. « je sais que c’est pas contagieux. je suis pas complètement con. » pas complètement parce que pour le moment, tu l’es vu la façon dont tu la traites. « tu fais quoi ici ? » tu parles, mais plus pour masquer ta gêne et surtout pour faire ça plus rapidement. tu veux qu’elle s’en aille et qu’elle ne revienne plus jamais.
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Cora Suárez
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Re: live now (jeno) - live now (jeno) EmptyMar 29 Mai - 19:21
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«  Pourquoi j’aurais peur de toi Cora ? » Ça la frappe, la douceur avec laquelle il prononce son prénom. Mais ce qui la frappe le plus c’est ce paradoxe en lui, cette distinction certaine entre le dégoût qu’il éprouve envers elle, et l’attention dont il fait preuve lorsqu’il lui tient la main pour l’équilibrer, ou lorsqu’il lui répond. Pourquoi aurait-il peur d’elle ? C’est une bonne question, et pourtant il ne serait pas le premier à la craindre. S’il savait le nombre d’amis qu’elle a perdu suite à son accident. Si tant est qu’ils soient des amis. Parce qu’elle était moins intéressante, moins drôle, parce qu’elle avait perdue cette innocence, parce qu’elle était devenue grave, parfois un peu morose. Et pourtant s’ils avaient creusé ils auraient vu que qu’elle avait toujours son grain de folie, qu’il suffisait juste d’attendre qu’elle s’habitue à sa nouvelle condition. Aucun n’a attendu. Certains ont même fui, par peur de l’image des autres, parce que se traîner une aveugle coréenne c’est trop sortir des standards pour eux. La seule qui est restée, c’est Lou. Elle est restée deux ans à la traîner dans les bars ou dans des soirées, à lui redonner goût à la vie aussi fort qu’elle perdait goût en la sienne. « Je sais que c’est pas contagieux je suis pas complètement con. » Il rajoute. Cora sourit. « Loin de moi l’idée de douter de ton intelligence, mais si je ne te fais pas peur, et si tu sais que ce n’est pas contagieux, qu’est-ce qui te repousse ainsi chez moi ? » Puis une idée lui vient, la frappe, violemment, d’un coup, comme ça. Et si c’était parce qu’elle est d’origine asiatique ? Et si ce fleuriste face à elle était juste un raciste de base, de ceux qui sont énervés à l’idée qu’une coréenne puisse entrer dans sa boutique ? Car à part son prénom, qui ne sonnait pas particulièrement espagnol à son oreille, et sa voix qui paraissait appartenir à quelqu’un dans sa tranche d’âge, elle ne savait rien d’autre de lui. « C’est à cause de mon physique ? Je veux dire, parce que t’es du genre à faire des blagues sur les yeux bridés, les nems, tout ça ? » Sa question n’a rien d’agressif, mais elle se questionne, elle cherche à comprendre.

« Tu fais quoi ici ?  » « Je ne peux plus rien voir et venir ici c’est comme m’en mettre plein la vue. Sans mauvais jeu de mot. Mes sens olfactifs sont tellement occupés ici que j’en oublie presque ma satiété. » Elle ferme les yeux, comme pour appuyer le calme qu’elle ressent ici. Alors que fermés ou ouverts, c’est pareil. « Et je travaille un peu en quelques sortes. Je suis un nez, alors être ici, ça m’inspire. »
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Jeno Ortiz
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Re: live now (jeno) - live now (jeno) EmptyMar 29 Mai - 21:49
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la présence de la jeune femme ne te fait pas de bien au contraire. t’as l’impression de la voir elle, et ça te fait plus mal que tu ne voudrais bien le montrer. ton cœur se serre quand tu lui prends la main et que tu la retires aussi sec. comment deux femmes totalement différentes pourraient autant se ressembler ? tu ne sais pas et ça te fait réellement bizarre de la voir, parce que même si ce n’est pas sara, tu la vois dans tous ses traits. sauf que tu as conscience que cora et sara ne sont pas les mêmes. parce que la voix de cora n’est pas la même que celle de ta fiancée. tu serres un peu plus les dents alors qu’elle recommence à parler. elle est douce, beaucoup trop douce pour le mec brisé que tu es. elle devrait partir avant que tu ne la brises avec tes mots plus durs les uns que les autres. elle rebondit sur ce que tu lui a dit et tu secoues la tête. si elle savait pourquoi tu la fuis, ce serait elle qui s’enfuirait en courant, loin de toi et de ton esprit malsain. pourtant avant que tu ne cherches une excuse à lui donner, elle reprend la parole pour te parler de son physique et de ses traits asiatiques. tu pousses un soupir en fermant les yeux quelques secondes. « tes orgines ne sont pas en cause. je suis moi-même un asiatique. jeno c’est coréen. » tu avoues, sans trop non plus entrer dans les détails et les confidences concernant ta famille, alors que tu finis par lui demander ce qu’elle fait dans ta boutique. tu n’aurais pas du relancer la conversation mais dans un sens, tu n’as pas le cœur de l’envoyer promener trop méchamment. elle n’est peut-être pas sara, mais tu peux contempler sa beauté et ses traits encore et encore sans qu’elle ne te dise que ton regard la gêne. parce qu’elle ne te voit pas l’observer, pas plus qu’elle ne voit ce voile de tristesse qui s’affiche dans tes yeux et qui compresse ton cœur. cora finit par te répondre et tu écoutes sa voix, ses mots parvenant lentement à ton oreille. elle ferme les yeux et tu as réellement l’impression que sara est devant toi. ton souffle se bloque encore une fois dans ta gorge, et tu sens les larmes qui s’échappent une à une de tes yeux en amandes. ça te fait mal de contempler ce visage si ressemblant à celui de la personne que tu aimais, à la personne qui est morte te préservant de sa maladie. cora reprend et tu sors de tes pensées, essuyant nerveusement ces larmes qui n’ont pas lieu d’être. sara est morte, tu vis, il faut que tu avances pour elle. « tu es un nez ? mais un nez c’est quoi ça ? » tu demandes levant un sourcil et en penchant la tête de côté, l’interrogeant réellement curieux de sa réponse et pour une fois sans être glacial. « je savais pas que les fleurs te faisaient cet effet-là. » tu ajoutes avant de t’éloigner un peu plus d’elle. « c’est pour cette raison que tu viens si souvent ? »
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Cora Suárez
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Re: live now (jeno) - live now (jeno) EmptyMer 30 Mai - 23:54
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« Tes origines ne sont pas en cause. Je suis moi-même un asiatique. Jeno, c’est coréen. » Pour un peu, cette révélation la laisserait bouche bée. Et dire qu’elle le prenait pour le dernier des racistes. Elle en rougirait presque de honte d’avoir insinué tout cela. Jamais elle n’aurait imaginé cela, et ce n’est pas une chose qu’elle aurait pu deviner à sa voix. Sauf s’il avait eu un accent, mais ce n’était pas le cas. Cette nouvelle lui faisait drôle, à vrai dire, vraiment. Elle avait ce sentiment étrange d’être d’un coup beaucoup plus proche de cet homme qui était pourtant un inconnu (inconnu qu’elle voyait, sans le voir réellement, tous les jours). Coréen. Comme elle. Mais sans doute beaucoup plus coréen qu’elle quand même. Coréenne dans les gênes et c’est tout.
« C’est drôle, je viens de Corée. Je n’y ai jamais été, à part quand j’y suis née. C’est un regret que j’ai d’ailleurs, de n’y avoir jamais été quand j’aurais pu. Aujourd’hui à quoi bon ? » Elle se surprenait à lui raconter certaines bribes de sa vie. Son adoption, sans réellement le dire tel quel. Le fait qu’elle n’ait pas toujours été aveugle. Et le fait qu’elle en souffrait, surtout. Car oui, Cora, jeune fille pleine d’envie de découvrir toujours plus de paysages, comment ferait-elle aujourd’hui ? Il lui faudrait trouver quelqu’un qui l’aime tellement que ça en deviendrait de la dévotion : il faudrait la guider, et il faudrait lui décrire chaque chose rencontrée avec une précision infinie, suffisamment du moins pour qu’elle ait l’impression de voir. Il y avait bien sa mère qui le ferait sans hésiter, car elle l’aimait encore plus que cela, mais jamais elle ne lui infligerait cela.

« Tu es un nez, mais un nez c’est quoi ? » Il est vrai que ce n’étais pas forcément un terme connu par tout le monde, et cette question la fit sourire. Que pouvait-on s’imaginer, lorsqu’on ne connaissait pas ce métier, et que quelqu’un nous disait fièrement « je suis un nez » ? « Mon travail consiste à assembler des senteurs jusqu’à en crée une qui soit assez enivrante pour devenir un parfum ou une eau de toilette. » Elle pourrait expliquer plus longuement, prendre le temps de lui expliquer comment l’on procède, mais elle était loin d’être persuadée que ça l’intéresse. Il lui dit enfin qu’il n’imaginait pas que les fleurs lui faisaient cet effet là, et finit par lui demander si c’est pour cette raison qu’elle franchit la porte de cette boutique aussi régulièrement. Édulcorer, ou lui dire la stricte vérité ? À peine quelques secondes d’hésitation et elle opte pour la franchise. « C’est pour cette raison en effet. Du moins au début, c’était uniquement pour cette raison. Maintenant j’y viens pour ça, parce que je m’y sens bien, et également parce que je ne sais pas ce qui te repousse tellement. Alors je reviens, je reviens toujours, je me persuade qu’il y a bien quelque chose qui te dérange, et comme ça m’intrigue, je reviens encore et encore. » Cora se sent gênée tout d’un coup, probablement craint-elle qu’il lui dise qu’il ne se sent pas à l’aise avec une handicapée. Alors elle avance son visage vers une odeur qui l’attire, celle de la rose. Elle sait pertinemment que c’en est une, mais une question subsiste comme à chaque fois qu’elle se retrouve avec une fleur en main. « Jeno, elle est de quelle couleur, cette rose ? »
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Jeno Ortiz
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Re: live now (jeno) - live now (jeno) EmptyVen 1 Juin - 12:57
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tu parles de tes origines sans mal. tu n’as jamais eu honte de n’être qu’espagnol à moitié. t’es fier de ta mère et de ses origines coréennes. tu es fier de ton père espagnol et tu as toujours aimé cette différence de culture entre vous. parce que ta mère a été élevée à l’asiatique, ton père à l’espagnol et ta sœur et toi, c’est un mélange des deux. alors tu n’aurais jamais eu l’idée de la repousser à cause de son visage aux yeux en amande qui fait écho au tien. si tu mets tant de distance entre vous, c’est parce que son visage te rappelle celui de ta défunte fiancée. c’est paradoxale, puisque ce ne sont pas ses origines qui te repoussent, mais bien le fait qu’elle partage le même faciès que sara. elle a les mêmes mimiques, les mêmes expressions. ce qui change c’est sa façon de parler beaucoup plus posée que celle de sara. ta fiancée ne tenait pas en place et cora est son opposée. elle semble aussi tellement plus douce, moins sauvage que la jeune femme qui a partagé ta vie pendant de si longues années. tu l’écoutes alors te parler de votre pays d’origine et contrairement à toi, elle y est née mais n’y a jamais été après sa naissance. toi ? tu as fait quelques allers retours avec ta famille pour rencontrer ta famille du côté maternel. t’as pas mal de cousins et de cousines parce que ta mère a beaucoup de frères et sœurs. mais tu n’as jamais eu l’envie de t’y installer, aller visiter oui, mais pour y vivre, tu préfères séville. tu comprends rapidement aux mots de la jeune femme qu’elle a été adoptée, ce qui vous fait une différence encore une fois. elle semble même totalement avoir renoncé à aller dans ce pays à cause de sa cécité. est-ce qu’elle était aveugle de naissance ou un accident ? tu ne sais pas, mais tu vas éviter de poser des questions, déjà pour ne pas être maladroit et encore moins pour la blesser. « je suis né à séville. mais j’ai de la famille en corée. j’y suis allé quelques fois. » tu ne rentres pas dans les détails parce que tu aimerais qu’elle s’en aille. mais elle ne semble pas vouloir le faire et tu te surprends à enchaîner la conversation sans avoir envie de l’envoyer promener. tu es même réellement curieux de ce qu’elle te raconte parce que jusqu’à maintenant, tu ne savais pas que c’était comme ça qu’on appelait un créateur de parfum. un nez, c’est bizarre et en même temps tellement logique quand on y pense. tu continues la conversation comme si de rien était, alors que ça te fait de plus en plus mal de lui parler. c’est malsain tu le sais, mais tu ne peux pas faire autrement, c’est comme ça. tu prêtes une oreille attentive à sa présence sur les lieux et tu tiques légèrement. elle revient le plus souvent pour les fleurs, mais également pour toi. elle tente de percer le mystère de ton comportement envers elle. tu pousses un soupir. peut-être que si tu n’avais pas été affreux avec elle dès le départ, elle ne serait pas revenue aussi souvent et t’aurais laissé en paix. mais là, c’est le contraire. tu serres un peu plus les dents et t’apprêtes à répondre, mais elle se dirige vers une rose, te demandant la couleur. « elle est blanche. » tu souffles, un pincement au cœur. les roses blanches étaient les préférées de sara. encore une fois, tu essuies une larmes qui menaçait de couler et tu reportes ton attention vers la jeune femme qui a toujours la fleur dans la main. « pourquoi tu t’acharnes à essayer de savoir pourquoi je te repousse ? » finis-tu par demander après quelques secondes de silence. tu avoues donc qu’il y a bien quelque chose qui te gêne, sans dire ce que c’est.
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