pilar cherche dans tous les tiroirs. elle ne sait pas où il est passé... ça fait des jours qu'elle cherche son passeport, chez elle. elle doit partir à new-york la semaine prochaine. elle avait oublié qu'elle devrait se soumettre à un contrôle d'identité de qualité avant de monter dans son avion. si seulement elle était capable de retomber dessus avant de virer folle. parce qu'elle n'a plus le temps pilar, plus le temps d'en faire un autre, pas le temps non plus de remettre à plus tard le voyage qui l'attend. elle sait qu'elle perdrait son client et ça... ça n'arrive jamais avec pilar núñez... elle cherche dans les tiroirs de l'entrée, boulet de canon qui ne se dérange pas pour faire tout le bruit possible, faisant parfois tomber des choses qu'elle ne ramasse pas pour autant. elle peste, ce n'est pas là. s'en suit les nombreux placards de l'entrée, ceux du séjour puis... le bureau de son père, les affaires de sa mère. elle entre dans son ancienne chambre, sans succès. au tour de celle de joao... qui dort à poing fermé dans ses draps blancs. elle ne savait pas qu'il était là. peu lui importe pour le moment. elle essaye de ne pas faire de bruit mais la nature est plus forte, visiblement, elle tire sur un tiroir sans oublier sa mission première. elle ne se demande pas une seconde que son passeport n'aurait rien à faire dans la chambre de ses frères. elle ne voit rien... elle ouvre brusquement et bruyamment les rideaux pour le réveiller. ça ne va pas, elle ne va tout de même pas passer la journée à chercher quand même ! elle a d'autres choses à faire... alors elle se plante devant le lit de son frère, les poings sur les hanches. t'as vu mon passeport ? elle demande. elle est partie à tokyo il y a des mois... elle a dû le laisser quelque part mais où ? un problème pour la jeune femme qui laisse toujours tout traîner n'importe où... elle aurait bien pu le laisser quelque part dans cette maison avant qu'un des domestiques ne range et le mette quelque part, hors de sa portée, pour son grand malheur actuel... celui qui aura réveillé joao en prime.

t'entends du bruit, mais tu essaies de faire comme si ce n'était rien. tu fermes tes yeux plus fort encore pour essayer de te rendormir. t'as pas franchement envie de te lever et la maison est censée être vide alors quoi ? elle n'est pas assez grande pour que la personne aille faire du bruit ailleurs que près de ta chambre ? pourtant c'est juste là et ça approche même de plus en plus.. pour ton plus grand malheur, évidemment. tu fais semblant de dormir encore un peu quand tu entends tes talons calquer sur le sol. c'est pas ta mère, elle bosse, alors c'est forcément ta soeur.. parce qu'hier t'es rentré tout seul, enfin tu crois. tu t'en souviens pas franchement. les rideaux qui se tirent tu les entends avant de sentir le soleil chatouiller ton visage. tu grognes un peu et tu entends la douce voix de ta soeur.. presque douce. t'as vu mon passeport ? tu ouvres un oeil et tu la regardes là, en face de toi, les bras croisés. vas-y t'es sérieuse meuf ? tu lui lances, grognon au possible. t'es pas du matin, même s'il est peut-être midi, t'en sais rien, t'es pas capable de dire puisqu'elle t'a réveillé comme personne. tu attrapes un des coussins de ton lit trop grand et tu lui balances dans la tête, simplement avant de t'asseoir dans ton lit. tu dors pas nu, mais presque, t'es en caleçon, mais c'est ta soeur, elle s'en fiche. toi, tu t'en fiches en tout cas. qu'est-ce que j'en sais où il est ton passeport ? j'suis pas ta mère j'te rappelle, puis j'crois qu'on t'a déjà dit que tu laissais tout traîner, ça m'dit quelque chose attend... tu lui lances, l'air de rien en riant un peu. tu sais pas où il est son passeport et c'est pas franchement le genre d'information que tu gardes en tête.

joao se réveille, il n'a pas l'air très content. elle pourrait le comprendre pilar... ah non... c'est vrai. elle ne comprend pas, ou elle s'en fiche. aucun impact devant le regard perdu de son frère, passablement ronchon en cette heure matinale. elle a déjà retourné toute la maison et elle n'a plus de temps à perdre. il sait forcément mieux qu'elle ce qu'il se passe ici non ? elle n'est jamais là, préférant passer sa vie à vagabonder plutôt que de rentrer chez papa et maman quand elle s'ennuie. elle aime faire croire qu'elle ne s'ennuie jamais d'ailleurs pilar, ça lui fait du bien, ça la rassure. vas-y t'es sérieuse meuf ? on ne peut plus sérieuse... du moins, jusqu'à ce que son frère ne lui envoie le premier projectile de la matinée. sans doute mérité. peu importe, elle l'évite avec application, gardant son objectif de vue alors qu'il semble se réveiller tranquillement. trop tranquillement pour l'impatience qui bouillonne tranquillement en la blonde. elle est certaine qu'elle va manquer son avion... ça prend des semaines pour refaire un passeport hein ? et elle fera quoi alors si elle ne va pas à new-york ? il ne comprend pas joao, lui... il dort jusqu'à neuf heures et pense sans doute que c'est comme ça qu'on gère une entreprise... elle est plus sérieuse que lui à bien des égards, elle en est certaine. qu'est-ce que j'en sais où il est ton passeport ? j'suis pas ta mère j'te rappelle, puis j'crois qu'on t'a déjà dit que tu laissais tout traîner, ça m'dit quelque chose attend... il rit, il rit ? elle lui lance un regard noir, s'approchant pour le bousculer. te fous pas de ma gueule putain ! j'en ai besoin, je sais pas où il est. elle lance en attrapant la poignée d'un tiroir pour regarder dedans, comme s'il pouvait réellement avoir ses affaires là-dedans. après tout, il aime bien faire des blagues non ? il a déjà volé ses affaires, quand ils étaient plus jeunes, mais joao est toujours un enfant non ? pour pilar, oui... elle est déterminée et passablement désespérée. les investisseurs m'attendent à new-york demain à la première heure, heure locale. elle lance, certaine qu'elle devrait déjà être dans l'avion d'ailleurs. elle perdra sans doute beaucoup à ne pas se rendre là-bas. joao s'en fiche probablement, ne pensant qu'à ses heures de sommeil en moins.

t'es réveillé par une petite tornade qui a décidé que tu avais assez dormir.. qui a surtout décidé que tu serais sa maman de la journée. mais non, en fait, t'es pas sa mère, t'es que son frère, celui qui fait rien de sa vie et qui est heureux de ne rien faire. pour l'instant. t'as besoin de tes heures de sommeil au risque d'être complètement imbuvable. ce qui arrive rapidement. tu lui balances la première chose que tu trouves. un oreiller. manquerait plus qu'elle se le prenne et qu'elle s'encastre dans le mur.. ça pourrait te laisser quelques heures de repos en plus, non ? te fous pas de ma gueule putain ! j'en ai besoin, je sais pas où il est. elle te bouscule alors que t'es déjà en train de rire. toi, tu l'imagines encastrée dans un mur et ça t'irait bien. bon, apparemment, elle a évité le projectile puisqu'elle est déjà en train de retourner ta chambre. génial. tu souffles, tu montres ton mécontentement pour qu'elle s'en rende compte et qu'elle parte, mais tu sais qu'elle ne partira pas. les investisseurs m'attendent à new-york demain à la première heure, heure locale. elle essaie d'argumenter, mais en fait, t'en as rien à faire. euh.. en quoi ça m'intéresse ne fait ? tu balances, mine de rien mais surtout très très bien. tu finis quand même pas te lever. t'as qu'un caleçon que tu remets en place, sans oublier de gratter tes bijoux de manière très peu esthétique. c'est ta soeur, elle en a l'habitude, surtout qu'elle pense que t'es qu'un gamin, autant lui rendre honneur dans c'cas. j'sais pas où sont tes affaires pilar et si je le savais, ça serait possible que j'te le dise pas, rien que pour t'embêter. ouais, un vrai gamin ce joao, oh la la. mais qu'est-ce qu'il fait à vouloir reprendre l'entreprise familiale, bla bla bla. tu lances, en la refaisant elle et tous les autres. t'en as l'habitude de ce genre de mots, tu les connais par coeur et ils t'énerves toujours autant.

une tempête en action, pilar ouvre tous les tiroirs les uns après les autres en fouillant. elle essaye de ne pas trop réfléchir à ce qu'elle y voit, peu désireuse d'entrer dans l'intimité trop intime de son petit frère. trop tard pour ça, il semblerait, elle est définitivement en train de saccager sa chambre après l'avoir réveillé de ses songes. elle ne le regarde plus, bien décidée à trouver ce qu'elle est venue chercher, même si le trouvait là n'aurait définitivement aucun sens... euh.. en quoi ça m'intéresse en fait ? l'arrogance de famille. il semblerait. pourtant, ils ne partagent rien d'autre que des parents d'adoption et un nom de famille qui semble leur aller à ravir, au moins pour le statut et la fortune que ça leur donne. elle tourne la tête juste pour le voir se gratter l'entre jambe. elle grimace, n'a-t-il pas appris à être un peu civilisé ? elle ne remet pas ses seins en place devant lui quand ça lui chante elle... mais joao est de mauvaise humeur maintenant, grâce à elle sans doute. elle s'en fiche, elle grogne aussi de toute façon. naturel chez elle. j'sais pas où sont tes affaires pilar et si je le savais, ça serait possible que j'te le dise pas, rien que pour t'embêter. ouais, un vrai gamin ce joao, oh la la. mais qu'est-ce qu'il fait à vouloir reprendre l'entreprise familiale, bla bla bla. il s'emballe tout seul.. elle fronce les sourcils, elle ne se souvient pas avoir dit ça... mauvaise foi ou amnésie, elle est sûre qu'il devrait se détendre une seconde avant de la rendre elle aussi de plus mauvais poil. t'as fini ? elle demande alors qu'il vient probablement à peine de commencer. c'est pas en faisant l'enfant que tu vas prouver à tout le monde que t'es le mec qu'il faut pour reprendre l'entreprise familiale. et j'en ai rien à foutre, moi. ils peuvent bien prendre zozo le clown si ça leur chante, ça m'aidera pas à passer la douane plus rapidement. elle lance, toujours égocentrée. elle a fait tomber un tiroir à ses pieds, la seconde suivante, oops... elle se retourne, complètement impatiente. bon, tu veux pas m'aider là ? les adultes ont des vraies choses à faire après. elle continue sur sa lancée, certaine qu'elle finira par faire chou blanc, s'ils ne s'active pas un peu.

fallait sûrement pas te réveiller, en réalité. t'es comme ça joao, faut pas venir te réveiller alors que tu dormais paisiblement. encore moins pour des trucs du genre. t'en as rien à faire de son passeport, tu ne sais même pas où est-ce qu'il pourrait être alors vaut mieux qu'elle trace sa route. ouais, tu l'aimes pilar, ouais c'est ta soeur et tu ferais beaucoup de choses pour elle, mais de là à lui laisser tous les droits ? t'as fini ? elle reprend et tu réponds simplement par un grognement assez expressif pour lui faire comprendre que .. non, t'as pas fini. elle est là, en train de retourner tous tes tiroirs et ça t'énerves d'avance. elle n'est pas chez elle, en tout cas, pas dans ta chambre... c'est pas en faisant l'enfant que tu vas prouver à tout le monde que t'es le mec qu'il faut pour reprendre l'entreprise familiale. et j'en ai rien à foutre, moi. ils peuvent bien prendre zozo le clown si ça leur chante, ça m'aidera pas à passer la douane plus rapidement. un tiroir qui tombe au sol, t'y crois pas. elle saccage ta chambre et c'est toi l'enfant dans l'histoire ? putain. vas-y, tu casses les couilles pilar.. tu grognes, encore, tu murmures en te baissant déjà pour remettre tes affaires en place. tu caches méticuleusement cette photos d'isis et toi au passage avant qu'elle ne l'a voit parce que tu sais qu'elle kifferait pas tant que ça. tu remets les choses en place pendant qu'elle ne lâche pas son monologue pourri. bon, tu veux pas m'aider là ? les adultes ont des vraies choses à faire après. tu lèves le regard alors que t'es assis là, par terre à ramasser ses conneries. j'ai une tête à vouloir t'aider là ? sérieusement ? regarde-moi, j'vais pas t'aider, tu te démerdes en fait. t'es grognon, tu lui parles mal, tu devrais pas. tu la regardes pas, elle ta saoulé en réalité.