un appel on ne peut plus basique. un camion qui s'emballe avec six ou sept hommes en uniforme. pablo parmi eux. il glisse sa veste sur ses épaules, inflammable. il n'arrive pas à croire que ça arrive encore... toujours les mêmes histoires, toujours les mêmes inconsciences. le feu est maîtrisé rapidement, pas grand chose. et pourtant... il est fatigué, de mauvaise humeur et se pose sur une chaise dans un coin pour souffler une seconde. il entend des gens parler non loin. il n'entend que des brides mais arrive à saisir l'essentiel de la conversation. ils rigolent. ça ne le fait pas rire lui. touché, piqué, affolé par son humeur massacrante, il se lève et se plante non loin de l'assembler pour leur faire partager sa vision des choses. vous pensez pas qu'on a autre chose à foutre que d'éteindre des feux de joie à vos soirées débiles. arrêtez de fumer, ça fera du bien à tout le monde. bande de crétins. en service en plus... il regrette instantanément mais n'est pas capable de faire autre chose que soutenir le regard de chacun d'entre eux pour les provoquer. il n'attend qu'une réponse, le premier qui osera l'ouvrir pour qu'il puise enfin sortir ses poings pour une bonne raison. il est à bout pablo, à fleur de peau. ils n'y sont pour rien, victimes comme beaucoup probablement mais il boue pablo, c'est une bombe à retardement qui n'attend que d'exploser à la gueule de quelqu'un. ils sont là, ils n'ont pas choisit les bons mots, ni le bon endroit pour s'éclater de quelque chose qui ne le fait pas rire. quelques mots qu'il aurait dû ignorer pour ne pas avoir l'air du roi des cons dans son uniforme de pompier. le représentant d'une équipe mais la parole d'un seul homme pour autant.. il n'aurait pas dû et il le sait mieux que personne pablo... seulement guidé par les règles d'habitude. il craque, et il ne le fait pas bien.

Grosse soirée, comme toujours. Elle mixe ce soir, avant un dj de plus grande renommée qui finira la nuit. Elle est dans son élément, se sent plus vivante que jamais quand le sol vibre sous ses pieds, que les battements de la musique sont à chaque seconde un peu plus forts. Elle y est bien, se fiche de ceux qui peuvent bien dire que ce n'est pas un métier. Elle, c'est ce qu'elle aime faire, et ne s'arrêtera jamais. Elle s'en fait la promesse. Qu'est-ce qu'elle a d'autre au fond ? Des amis qui viennent par intérêt, du monde qui gravite autour mais ne sera jamais là quand elle en aura besoin. Mais, elle n'a même pas fini son job de la soirée que l'alarme incendie se déclenche. Ça bouge avec nervosité, dans tous les sens. Les quelques gars de la sécurité présents les éjectent jusqu'à la sortie de secours la plus proche. C'est déjà arrivé, quelques fois. Parfois, ces soirées-là, ça tourne au drame, mais elle, elle n'a jamais vécu quelque chose comme ça, c'est bien la première fois. Elle sort comme tout le monde, laissant son matériel à contre cœur. Et là, y a quelques jeunes qui rient, un pompier à côté, visiblement agacé. Si agacé que pour eux, ils sont tous des crétins. « Wooow on redescend là. » tente-t-elle, essayant de tempérer un peu les choses. Quand elle mixe, elle est sobre. Ça ne l'empêche pourtant pas d'aller en griller une entre deux... Mais bon, c'est pas sa faute hein ? Y a sûrement pas qu'elle pour fumer là où il ne faut pas. « Plus de peur que de mal. L'alcool est proscrit aussi dans ton code de conduite ? » demande-t-elle. Ça a l'air narquois, comme manière de dire, mais elle lui propose un verre quand même. Tout va reprendre son cours normal maintenant qu'ils sont intervenus, et peut-être même que certains ont fini leur service.

pablo se sent pousser des ailes aujourd'hui. il a sans doute oublié qu'il lui arrive souvent de s'en griller une à l'abri de son balcon et que ce n'est pas tellement le plus approprié non plus. c'est la fatigue qui parle plus qu'autre chose sans doute.. lassé par tous ses appels qui ne servent finalement pas à grand chose, si ce n'est à régler des problèmes créés par des inconscients... pablo les regarde tous avec des yeux noirs. il est seulement en train de leur faire payer la migraine que lui a laissé la cuite qu'il a pris hier avant de rentrer à la maison. passer la journée à dormir avant son nouveau service ne l'aura pas franchement aidé pour l'occasion et les voir tous s'en griller une et se marrer dehors comme si personne n'était responsable le met hors de lui d'une manière totalement... démesurée. wooow on redescend là. que lance l'une des personnes, une femme, celle qui porte sans doute le plus ses couilles dans cette petite bande stupide qu'il a pris en grippe désormais. il n'aime pas son ton, ni l'utilisation de ses mots. il est sans doute allé fort mais il refuse de se l'admettre alors que le monde commence à reprendre sa place autour d'eux... pablo devrait probablement retrouver ses collègues et disparaître avant qu'il ne s'emporte réellement pour de vrai. plus de peur que de mal. l'alcool est proscrit aussi dans ton code de conduite ? il grogne, passant une main dans sa nuque, sans doute un peu gêner de ne savoir comment garder ses positions avec son esclandre stupide. je suis en service. il lance, la tête haute, l'orgueil à son paroxysme. il bombe le torse pablo, sans même s'en rendre compte, bien qu'il ne dirait sans doute pas non à une vodka. il a si mal au crâne qu'il ferait n'importe quoi pour anesthésier à nouveau son corps passablement engourdie par les restes de sa soirée bien trop arrosée de la vieille. pablo n'est pas un modèle ces derniers temps, il le sait mieux que personne mais ne l'avouera jamais... surtout pas si l'info pourrait remonter jusqu'à ana, mieux vaut être prudent...

Parfois, ça arrive les soirées qui tournent mal. Une petite connerie qui prend des proportions énormes... Peut-être bien que c'est Dalia qui a déclenché tout ça, en prenant sa pause clope. Mais elle n'est sûrement pas la seule. Alors, avec un semblant de mauvaise foi, elle ne dit rien. Le jeune pompier a l'air assez furax comme ça pour en rajouter une couche. Heureusement, elle est sobre ce soir, et ça lui évite d'ajouter de l'huile sur le feu. Elle vient tempérer un peu les choses, elle joue à l'adulte pour une fois. Ça ne lui va tellement pas... Mais elle se bouge, elle ne veut pas que ça tourne en baston en plus. Ça ternirait la réputation de l'endroit, la sienne... Y en aurait peut-être quelques uns à l'hôpital. Elle prend sur elle, on la regarde étrangement. Puis, elle lui propose un verre. Pour le détendre. La vraie Dalia n'est jamais vraiment loin. L'alcool, la drogue parfois... Le sexe à outrance. Mais mieux vaut lui proposer un petit verre plutôt que le reste, qui serait sûrement bien moins apprécié. Il semble avoir des valeurs, et les gens comme lui n'existent plus vraiment. « Mais t'en as envie. » répond-elle. Fausse bonne excuse, ça. Il n'a pas encore plein d'interventions, si ? Elle le sert elle-même. Une vodka citron. Classique. Elle s'en sert une aussi. La soirée est terminée, qu'elle le veuille ou non. Ça l'énerve un peu quand même. De toute façon, elle n'aime pas quand les soirées s'achèvent. Elle ne vit que pour ça. Elle se perd dans la musique, parfois contre des corps inconnus avec plus ou moins de couches de vêtements. Ils ne se rendent pas compte, qu'elle est désespérée. Qu'elle est brisée au fond. Faut dire qu'elle le cache bien. « T'as pas choisi de venir mais t'as bien mérité ton verre. » dit-elle en tendant au jeune homme son verre. Les gens partent encore. Bientôt, il ne restera plus que ceux qui sont chargés de nettoyer le bazar.

peut-être qu'il a laissé sa mauvaise humeur prendre le dessus pablo. il ne devrait pas. pas alors qu'il porte l'image des pompiers de séville sur ses petites épaules. lui comme tous les autres. s'il commence à ronchonner pour pas grand chose, il est certain qu'il ne laissera pas une célèbre image dans la tête des personnes qu'ils auraient pu sauver. après tout, les choses en finissent souvent rapidement mal, et les pompiers sont des personnes en qui on devrait avoir confiance n'est-ce pas ? c'est bien pour cette raison que sa conscience professionnelle le pousse à ne surtout pas se laisser tenter par une boisson alcoolisée ce soir. il a encore bien trois heures de service à faire, étant de garde ce soir. mais t'en as envie. elle vise très justement alors qu'elle commence à prendre l'initiative de préparer quelque chose pour eux deux. il n'a rien demandé pablo, si ce n'est un peu plus de responsabilité pour ne pas avoir à venir plus souvent réparer des conneries qui auraient pu être éviter. pourtant... le verre est tentant. et il le regarde avec une envie étrange qui lui ferait presque peur... t'as pas choisi de venir mais t'as bien mérité ton verre. elle insiste. pourtant, pablo tenait bon jusque-là, certain de n'avoir pas besoin de ça, ni même le droit. il tire un oeil d'un côté, puis de l'autre et finit par s'asseoir en face d'elle, posant la main sur le verre qu'elle vient de lui donner en guise de trêve, certainement. il porte le verre à ses lèvres et soupire de soulagement presque, laissant choir la pression loin de son corps, enfin... elle est dure cette soirée. cette semaine même... il n'en voit pas la fin et n'arrive pas à supporter de devoir la finir. si quelqu'un sait, je saurais que c'est toi. il n'oublie pas de balancer, préférant préserver son intégrité. il n'est pas né de la dernière pluie pablo, et il aimerait bien que son image reste intact pour le coup... tu fais quoi ici ? c'est toi qui sert les verres ? il demande, ce qu'elle vient de lui faire n'est pas si mal, après tout. ça pourrait très bien être son quotidien. comme celui de pablo de braver les flammes.