c’était la fin de ton service. enfin. tes pieds te faisaient un mal de chien. ton dos aussi, d’être restée aussi longtemps debout. tu pensais faire une bonne action en prenant les horaires de maria en plus des tiens, mais tu n’aurais sûrement pas dû. la fatigue te donnait envie d’une cigarette. la fumée de tes collègues qui débauchaient aussi. il faut dire que la situation était propice à ça. ta santé ne l’était pas. jamais plus tu ne pourrais ressentir cette curieuse sensation d’un nuage parcourant ta gorge, et tes poumons. la première fois avait été bien trop douloureuse. la deuxième fois aussi. tu étais jeune et tu ne voulais pas croire que cette si petite chose qu’était une cigarette pourrait te tuer. elle ne l’avait pas fait, mais tu avais été malade à en crever. ton corps n’avait pas supporter. ce corps si faible que tu détestais. tu te détournas de la vue que t’offraient tes collègues pour réprimer cette envie nouvelle avant de t’éloigner du bar. il n’était pas question que tu sortes ce soir. tu étais bien trop fatiguée pour ça. même l’idée de te perdre dans de nouveaux bras n’étaient pas aussi alléchante qu’elle l’était en réalité. seul ton lit te faisait fantasmer. ton lit, et un bon bain chaud avant ça. ce programme était parfait. du moins, il l’était jusqu’à ce que tu aperçoives ce visage familier au coin de la rue. un visage souriant que tu n’avais pas vu depuis longtemps. quand était-elle rentrée ? pourquoi ne t’avait-elle pas prévenue ? tu avais bien remarqué qu’elle pris de la distance ces derniers temps, mais tu pensais qu’elle était juste occupée. pas qu’elle te snobait. tu fronças un peu les sourcils, alors que tes pieds marchaient automatique vers elle. tu voulais une explication. tu voulais de ses nouvelles aussi. à voir comme elle t’accueillerait. kiara ? tu aurais pu lui sauter dans les bras, mais tu t’en fis rien. tu restas de marbre, à plusieurs mètres d’elle. tu m’as pas dit que tu rentrais. tu rajoutas, toujours sans faire le moindre geste, ni esquisser le plus petit des sourires. tu te sentais un peu blessée, voire même un peu déçue. à moins que ce ne soit que la fatigue. tu ne savais pas bien ce que tu ressentais face à cette amie qui avait soudain décidé que vous ne l’étiez plus.

une fois de plus, kiara est en vadrouille. elle est considérée comme en vacance, certes, mais elle a toujours envie de découvrir les monuments autour d'elle. c'est devenu presque une habitude depuis son retour, il y a quelques semaines. elle prend sa voiture le matin, avant que le soleil ne se lève, pour revenir dans la soirée, et aller boire un verre. mais kiara, elle est revenue plutôt dans son appartement, aujourd'hui. elle n'a pas dit à grand monde qu'elle revenait. non, elle ne voulait pas s'expliquer. elle n'a jamais eu envie d'étaler sa vie, de parler d'elle. la brunette, elle préfère écouter les autres, leurs donner des conseils. non, elle n'avait définitivement pas envie de dire à tout le monde qu'elle revenait. seul sa famille, et quelques proches, étaient au courant des jours à l'avance. une fois sa douche prise, elle est sortie de son appartement. le soleil commence doucement à tomber lorsqu'elle claque la porte de l'immeuble. elle prend une grande inspiration avant de commencer à marcher en direction du centre-ville. comme d'habitude, elle part rejoindre la petite bande d'amis qu'elle connait depuis l'enfance. ils vont encore faire la tournée des bars, bien que la jeune femme ait décidé de ne pas trop boire ce soir-là, elle sait très bien qu'ils vont la faire craquer. « kiara ? » la jeune brunette se retourne. cette voix, elle la connait. c'est luna. elles étaient amis, ou elles le sont encore ? kiara, elle a un peu coupé les ponts en la voyant très proches de ses soeurs. « luna, salut. » il n'y a que ces deux petits mots qui sortent de sa bouche. elle préférerait éviter cette conversation, kiara. elle n'a pas vraiment la tête à ça. mais elle esquisse un sourire, par politesse, qu'elle enlève aussitôt de ses lèvres. elle est gênée, elle ne sait pas quoi dire, pas quoi faire. elle a juste l'impression que la jeune femme en face d'elle va l'incendier. en même temps, elle aurait toutes ses raisons. parce que kiara, elle a merdé simplement par jalousie. « tu m'as pas dit que tu rentrais. » l'étudiante, elle avait fait exprès de ne pas lui dire. elle avait hésité à lui envoyer un message ou à l'appeler, mais en fin de compte, elle ne l'a pas fait. « oh, oui, j'ai dû oublier. je suis désolée. » un mensonge. le seul problème, c'est que la brunette, elle ne sait pas mentir. elle n'a jamais su mentir. c'est l'un de ses plus grands malheurs dans sa petite vie. « sinon ça va toi ? tu as l'air en forme. » elle ne sait pas quoi faire. elle voudrait pouvoir partir. parce que, en fin de compte, c'est totalement de sa faute si elles sont dans cette situation aujourd'hui.

de toutes les personnes que tu connaissais, kiara était bien la dernière que tu t’attendais à trouver là, près du bar où tu travaillais. tu ne t’attendais même pas à la trouver dans le pays à vrai dire. personne ne t’avait dit qu’elle revenait à séville. pas elle, ni même ses sœurs. à croire que tu ne l’aurais jamais su si tu n’étais pas tombée sur elle par hasard. qu’est-ce qui avait bien pu arriver pour qu’elle ne daigne même pas te prévenir de son retour ? vous étiez pourtant proches. de vraies amies. c’est ce que tu croyais en tout cas avant qu’elle ne cesse de répondre à tes appels et à tes sms. elle s’était peu à peu éloignée comme quelqu’un qui n’allait pas rentrer. pourtant elle était bien là, devant toi. et vu sa tenue, elle ne venait pas de descendre d’un avion. luna, salut. tu fronças un peu les sourcils. pas d’embrassades, pas de cris de joie. rien. vos retrouvailles étaient mornes, plates. ça te fit un petit pincement au cœur de la voir si distante, mais tu ne fis rien pour réduire l’écart qui vous séparait. oh, oui, j'ai dû oublier. je suis désolée. elle te répondit quand tu la confrontas sur le fait qu’elle ne t’avait pas prévenu. tu ne savais pas si elle te disait la vérité ou si elle te mentait pour camoufler une raison plus profonde. à vrai dire, avec le temps, tu avais oublié comment décrypter les expressions de ton amie. c’est pas grave. tu soufflas juste. enfin de compte, ce n’était peut-être pas une si bonne idée de l’aborder. toi aussi tu aurais pu oublier d’aller la saluer. après tout, les visages se ressemblaient tellement que tu aurais pu la confondre avec une autre personne. mais tu ne l’avais pas fait, parce que malgré tout, kiara comptait pour toi. même si vous n’étiez plus sur la même longueur d’onde. sinon ça va toi ? tu as l'air en forme. tu haussas les sourcils avant de rigoler légèrement. est-ce qu’elle avait oublié que tu étais malade. t’en savais rien, mais tu ne voulais pas t’aventurer sur ce terrain ce soir. pas alors que tu trouvais presque face à une inconnue. ouais la forme comme tu dis. ton ton restait neutre même si ça te blessait dans le fond qu’elle te soit si indifférente. t’as changé. oui, elle avait changé, mais tu ne savais pas si c’était en bien ou en mal. tu n’avais pas suffisamment découvert la nouvelle kiara pour le dire, et tu n’étais pas certaine de le faire un jour.

kiara, elle ne s'attendait pas à la croiser, luna. depuis son retour, elle y a pensé. elle ne l'a pas croisé en plusieurs semaines. la brune, elle redoutait ce moment. cette discutions entre elles, où kiara devrait s'expliquer. parce que c'est elle, la fautive. elle a agit comme une enfant. à ses yeux, que luna soit devenue très proche de sa soeur était comme une trahison. la jeune aguilar, elle a pas aimé, alors elle a coupé les ponts. elle n'avait pas vraiment réfléchit. elle était juste en colère, et en même temps blessé de voir l'une de ses proches amies traîner avec l'une de ses aînées. elle aurait sûrement dû la prévenir de son retour, mais même sierra n'était pas au courant. « c'est pas grave. » elle se sent mal, l'étudiante. elle a envie de partir. pare que entre elles, c'est pas l'ambiance de ouf. c'est froid, distant. mais la gamine, elle est partagée entre le remord et la colère. elle pardonne pas facilement, la petite espagnol. elle lui demande si elle va bien. elle se gifle intérieurement. elle a pas réfléchit un seul instant, avant de prononcer cette phrase. elle aurait dû, pourtant, réfléchir avant de parler. elle se déteste. « ouais la forme comme tu dis. » kiara ne répond rien. à quoi bon répondre ? elle n'a pas réellement envie de rentrer dans un conflit, même si c'est déjà le cas. elle est du genre lâche, l'étudiante. elle balance un truc pour ne plus donner signe de vie ensuite. c'est ce qu'elle a fait avec luna. « t'as changé. » ces mots ça la blesse. elle ne sait pas comment réagir, la belle. que peut-elle répondre à ça ? elle cherche ces mots, hésites quelques instants. sa colère remonte, petit à petit. elle est pas violente, la aguilar, elle est même totalement l'opposée d'une personne violente. elle n'aime pas se battre. « changé ? tu veux dire quoi par là ? » elle veut savoir, parce que c'est aussi un peu vrai. elle a délaissé beaucoup de ses proches ces derniers mois, pour s'enfermer dans sa petite bulle. elle voulait rester seule, c'est pour ça qu'elle n'a parlé à personne de son fiancé porté disparu. autrefois, elles étaient amies. à ses yeux, ont dirait que des dizaines d'années sont passées depuis ce temps-là. où elles étaient pratiquement inséparables tout un été. elles avaient gardés contact, lorsque kiara est retournée en angleterre. elle lui disait beaucoup de choses, à luna. elles étaient très proches l'une de l'autre. mais la gamine, elle a agit sans réfléchir, comme elle le fait très souvent. « je ne vois pas tellement en quoi j'aurais pu changer. » elle est froide, kiara, distante comme la petite brune en face d'elle. elle ne sait pas si elles pourrons retrouver leur amitié un jour. surtout que la plus jeune, elle est assez rancunière, et ne s'excuse pas facilement de ses actes ou paroles.

tu ne savais pas comment réagir face à kiara. tu aurais pu jouer les pestes exécrables, ou même les amies blessées complètement mélodramatiques. mais elle n’était pas tout le monde, et tu ne voulais rien faire qui pourrait empirer la situation. tu continuais à croire que votre relation pourrait être sauver, même si tu ne connaissais toujours pas les raisons de kiara pour te traiter de la sorte. même si elle ne faisait rien pour rendre vos rapports meilleurs. tout ce que tu trouvais à lui dire malgré tout c’est qu’elle avait changé. c’était le cas, même si tu ne savais pas vraiment en quoi. toi aussi tu avais changé. en meilleur, tu l’espérais. changé ? tu veux dire quoi par là ? tu haussas les épaules. c’est tout ce que tu pouvais faire, parce que tu n’avais pas de réponses à ça. pas de réponses concrètes en tout cas. tu ne pouvais pas remarquer tous les changements qui avaient dû s’opérer chez elle depuis la dernière fois que tu l’avais vu en clin d’œil. c’était impossible. toi qui croyais bien la connaître, ce n’était définitivement pas le cas. je ne vois pas tellement en quoi j'aurais pu changer. son ton n’avait rien de chaleureux comme il avait pu l’être pendant l’été que vous aviez passé toutes les deux. elle ne souriait pas non plus, elle qui pourtant t’éblouissait toujours par sa bonne humeur. tu avais presque l’impression de ne plus avoir la même personne en face de toi. je sais pas trop. t’as minci je trouve. c’était complètement bidon comme réponse, même si c’était sûrement vrai. et tu souris moins aussi. ce traitement t’était peut-être spécialement réservé, mais peut-être que c’était devenu un comportement habituel. après tout, il n’y a pas beaucoup de soleil en angleterre, les gens sont forcément plus tristes. c’était ta meilleure théorie pour expliquer ce changement. tu fais quoi maintenant que t’es rentré ? toujours aucune complicité. aucune chaleur. c’était une conversation des plus basiques. une conversation qui ne vous ressemblait pas, vous qui aviez toujours été complice, même en peu de temps. tu t’étais rapprochée de ses sœurs pendant son absence, mais kiara avait été la première. la première des aguilar à t’avoir offert son amitié. la seule à qui tu aurais pu confier tes secrets, chose que tu ne faisais jamais. chose que tu ne pourrais plus faire.

elle se sent mal, l'étudiante. elle ne sait pas comment faire face à ses actions. elle a merdé. luna, c'était son amie. et la brune, elle la repoussée. elle ne voulait pas que ça arrive. et maintenant qu'elle la voit en face d'elle, elle continue. elle la repousse, une fois de plus. elle ne sait pas vraiment comment réagir, ni quels mots prononcer. elle en arrive a se demander comment elles en sont arrivé là. comment kiara a fait pour la repousser comme ça. sans donner de nouvelles du jour au lendemain. sa réaction, c'était gamin. elle e est entièrement consciente. luna, elle dit qu'elle a changé. chose qui n'est pas fausse, dans le fond. la brune, elle demande pourquoi. « je sais pas trop, t'as minci je trouve. » ça aussi, c'est sûrement vrai. parce qu'elle ne mangeait plus beaucoup. encore aujourd'hui, c'est le cas, chose que sa génitrice ne manque pas de lui rappeler à chaque fois qu'elle revient manger dans la maison familiale. « et tu souris mois aussi. » kiara, elle a cette impression qu'elles se sont que des étrangères, l'une pour l'autre. comme si elles étaient redevenues des connaissances, que leur passé commun n'existait pas. qu'elles n'étaient jamais devenues amies. parce que cette discutions, ça y ressemble beaucoup. elle ne lui répond pas, se contentant d'hausser les épaules. que répondre ? elle cherche, la belle, sans trouver de solution. au fond, elle veut arranger les choses, mais elle ne sait pas comment luna va réagir. il serait très certainement temps de tout lui dire. mais elle ne trouve pas ces mots. la jeune femme en face d'elle, elle lui demande ce qu'elle fait depuis son retour. « pas grand chose, à vrai dire, à part vagabonder et passer du temps avec la famille. » c'est la vérité. elle bouge beaucoup, que se soit seule ou accompagnée. elle n'a pas envie de rester enfermée dans son appartement. elle a besoin de bouger, de voir le monde, même si elle connait la cité par coeur. elle se perd dans ses pensés. kiara, elle se remémore leurs souvenirs ensemble. les soirées passées à se raconter leur vie respective. elle prend son courage à deux mains. « je suis désolée. pour tout. » se sont les seuls mots quelle arrive à sortir de sa bouche. elle attend de voir la réaction de luna. si cette dernière est prête à la pardonner. mais l'anglaise d'adoption, elle n'espère pas trop. à la place e la carneiro, elle ne pardonnerait pas.

kiara ne changeait pas d’attitude. elle restait toujours sur la défensive. toujours froide. comme si tu avais fait quelque chose de mal. quelque chose qui avait pu la blesser. pourtant, ce n’était pas le cas. ou alors tu ne t’en souvenais pas. maintenant tu commençais à douter de toi. tu ne lui avais peut-être pas donner assez de nouvelles. ou alors une chose lui avait déplu dans ton comportement. tu n’arrivais pas à trouver une explication plausible qui pourrait donner un sens à son comportement. et elle ne semblait pas vouloir t’aider plus que ça. pas grand chose, à vrai dire, à part vagabonder et passer du temps avec la famille. tu hochas doucement la tête. ni dalia ni sierra ne t’avait dit qu’elle était de retour, pourquoi ? elles savaient pourtant toutes les deux que kiara était ton amie, et qu’elle te manquait. avant que tu puisses répondre quoi que ce soit, celle-ci reprit. je suis désolée. pour tout. pour le coup, tu ne comprenais pas d’où ses excuses sortaient. est-ce qu’elle s’excusait pour l’attitude qu’elle avait avec toi ? ou pour quelque chose de plus profond. tu ne savais pas vraiment, mais au moins tu comprenais qu’elle n’avait pas oublié de ne prévenir de son retour. elle avait volontairement omis ce détail. mais pourquoi ? c’est ce que tu te demandais depuis que tu l’avais abordé. désolée pourquoi, kiara ? tu demandas doucement. trop doucement pour que ça te ressemble réellement, toi qui étais toujours brusque. tu savais que ce n’était pas la solution avec elle. qu’elle risquait de se refermer sur elle-même plutôt que de t’expliquer ce que tu avais pu faire qui l’avait blessée. je sais pas ce que tu me reproches mais parles-en moi. je sais que c’est pas qu’une histoire d’oubli ou je ne sais quoi. tu ne voulais pas perdre une amie. tu ne voulais pas perdre kiara. tu n’avais pas le temps pour ça. tu voulais profiter des gens que tu aimais autant que possible. mais si elle refusait de te donner les véritables raisons de son indifférence, alors elle ne valait pas la peine que tu perdes plus de temps avec elle. elle ne valait pas la peine que tu lui accordes ton amitié une minute de plus.

ça ne lui ressemble pas. kiara, elle n'est pas cette fille distante. non, elle est tout le contraire. elle n'aime pas voir cette facette d'elle. cette fille qui reste froide, comme si elle n'avait plus de sentiments. mais elle ne sait quoi faire d'autre. elle est sur la défensive, l'étudiante, comme si son amie allait lui sauter dessus. luna, elle fait pareil. alors la gamine, elle prend son courage à deux mains. elle s'excuse. contre toute attente. sans rien dire avant. elle balance ça comme ça. comme une sorte de bombe. elle la scrute. ses prunelles détaillent le visage de la brune, cherchant une réponse à ses paroles. « désolée pourquoi, kiara ? » elle n'a pas l'habitude de s'excuser, l'étudiante. elle est susceptible, et n'admet pas facilement ses erreurs, sauf en présence de certaines personnes. mais elle est allée trop loin, et elle a besoin de réparer ses erreurs. son amie, elle lui manque. mais elle ne s'en était pas rendue compte avant de la retrouver en face d'elle. kiara, elle n'a plus envie de continuer à l'ignorer. elle hausse les épaules. elle-même n'a pas vraiment conscience des circonstances de cette rupture amicale. alors elle ne répond pas. elle n'a pas envie de dire des conneries, pas encore. elle n'a pas envie d'envenimer la situation. « je sais pas ce que tu me reproches mais parles-en moi. je sais que c’est pas qu’une histoire d’oubli ou je ne sais quoi. » elle aurait dû le dire plutôt. beaucoup plutôt. quelques jours après avoir coupé les ponts. elle voulait le faire, kiara, mais sa fierté était encore trop présente pour ce conflit. alors elle ne l'a pas fait. le message pré-écrit avait été effacé, oublié quelques temps. là, elle est coincée. elle cherche ses mots, pour une fois. « non, ce n'est pas une histoire d'oubli.. » ses pensées divaguent, une fois de plus. « c'est juste que .. j'avais l'impression que tu m'avais oublié. que je ne comptais plus à tes yeux, lorsque tu as commencé à te rapprocher de sierra. » elle a été blessé, kiara, de voir son amie devenir très proche de sa soeur. elle s'est sentie mise à l'écart, alors elle a coupé les ponts. ne sachant pas quoi faire de mieux.

tu savais que quelque chose clochait dès que kiara avait arrêté de répondre à tes messages, et qu’elle avait cessé de t’appeler pour te raconter ses journées. tu avais d’abord pensé que cette distance était dû à l’éloignement, et à vos emplois du temps bien remplis. tu ne lui en voulais pas d’être occupée, loin de là. mais tu comprenais maintenant que c’était plus que ça. plus qu’une question d’être ou ne pas être disponible. c’était plus profond. pourtant, même en réfléchissant, tu ne voyais pas ce que tu aurais pu faire qui lui aurait donné envie d’arrêter de te parler. de s’éloigner de toi. si tu voulais comprendre ce qu’il se passait là, il fallait qu’elle te parle kiara. il fallait qu’elle te dise ce qui n’allait pas, et aussi ce que tu pouvais faire pour rattraper le coup. c’était la seule solution. non, ce n'est pas une histoire d'oubli.. tu soufflas un peu, au moins tu ne t’étais pas trompée. au moins tu ne l’accusais pas pour quelque chose qui n’était pas réel. peu importe ce que se passait entre vous, ça l’était. c'est juste que .. j'avais l'impression que tu m'avais oublié. que je ne comptais plus à tes yeux, lorsque tu as commencé à te rapprocher de sierra. un petit sourire commença à se former sur tes lèvres. un sourire que tu ne pouvais pas réprimer vu le comique de la situation. vraiment ? tu répondis juste, ne sachant pas vraiment comment formuler la réponse qui te venait à l’esprit. tu ne pensais pas que kiara pouvait être jalouse de ses sœurs. tu ne pensais qu’elle pouvait être jalouse de ne pas passer assez de temps avec toi. c’était toi en général qui ressentait ça quand un de tes amis refusaient une invitation pour faire des choses moins frivoles. jamais tu ne t’étais dit que kiara serait gênée par le fait que tu te rapproches de ses sœurs. tu pensais vraiment que je t’avais oublié ? est-ce que tu te rends compte à quel point c’est ridicule ? sierra est cool oui, dalia aussi, mais c’est toi ma copine à la base. et elle le restait depuis que tu l’avais rencontré. t’aurais dû m’en parler plus tôt tu sais, on avait pas besoin de cette dispute. tu te permis de lui faire un sourire sincère. au final, tu étais rassurée que ce soit à propos de ça, et pas quelque chose que tu n’aurais pas pu réparer. maintenant que kiara était revenue, c’était dans tes cordes de lui montrer qu’elle n’avait jamais cessé de compter pour toi, et que tu n’étais pas le genre de personne qui abandonnait ses amis.