l'aube du crépuscule tombe sur la ville avec la lenteur du temps s'écoulant. astre solaire des cieux qui disparaît lentement de l'horizon pour laisser place à une voûte céleste bientôt complètement sombre où seul la lune sera source de lumière. mais le soleil est encore présent, pour quelques minutes, peut-être une heure, offrant un ciel orangé au-dessus des têtes. une couleur apaisante, une couleur inspirante. neva, elle est là, perdue dans les paysages. ses enjambées s'enchaînent d'une marche lente, et ses prunelles admirent, avec un éclat d'intérêt illuminant ses iris, les alentours. elle se balade. d'une balade ne possédant aucun sens, sans destination finale prédéfinie. de celle qu'elle effectue chaque jour juste pour profiter de l'instant présent qu'est éphémère, juste pour se changer les idées noires qu'empoisonne son esprit. c'est un étrange sentiment d'apaisement qui s'infiltre dans son être dès qu'elle marche sans se prendre la tête, sans réfléchir. les réflexions bien lointaines n'atteignant pas sa cervelle, elle se contente juste d'admirer les horizons idylliques que lui offre cette ville qu'est sienne depuis toujours. mais d'un coup, dans ce beau tableau aux milliers de couleurs éblouissantes, une tache noire vient s’incruster dans l'oeuvre. une ombre qu'apparaît dans le reflet de ses prunelles. automatiquement, son corps cesse tout mouvement, ses pieds s'ancrent au sol et son regard est attiré par cette silhouette inconnue. elle la voit, cette énième âme égarée cherchant son chemin sur un vieux plan usé. elle remarque l'air perdu qui fige les traits de son visage. ça se voit. ça se lit. c'est évident. elle est complètement perdue dans l'immensité de la ville. et personne n'est là pour elle, personne pour la secourir, personne pour proposer son aide. neva, elle ne sait pas pourquoi, elle ne sait pas comment, mais elle se retrouve à ses côtés dès qu'elle retombe dans la réalité du monde extérieur. elle se tient à ses côtés tentant de comprendre l'endroit qu'elle cherche avec tellement de peine. ses yeux suivent les mouvements de son doigt qui effleure la vitre protégeant la carte déjà bien abîmée par le temps. elle regarde quelques secondes. mais l'étrangère ne semble même pas savoir elle-même ce qu'elle cherche. soupir qui s'extirpe d'entre les fines lippes de neva. le plan deux se forme dans sa boîte crânienne, la version beaucoup plus directe. tu veux aller où ? la demande sans marque de politesse face à celle qu'est inconnue. elle n'est pas polie, neva, mais déjà, elle propose son aide comparée aux autres habitants qui passent sans même accorder une seconde de leur attention. et peut-être qu'au fond, la raison qui l'a poussé à faire ce geste est la vision d'elle-même qui lui a sauté aux yeux l'instant d'une seconde. ce souvenir d'elle-même possédant le même éclat dans les yeux, la même expression sur le visage. elle se souvient d'elle complètement perdue à la recherche d'un endroit inexistant : la paix.